22/11/63

Stephen King

Le Livre de poche

  • Conseillé par
    14 octobre 2015

    Back to the future

    Sous sa magnifique couverture, le dernier roman de Stephen King pose une question centrale : est-il possible d’annuler les nombreux « effets papillons » consécutifs à un drame historique comme l’assassinat du président Kennedy en intervenant en amont pour l’éviter ? Pour tisser sa réponse, le maître du suspense a choisi l’uchronie (réécriture de l’Histoire par la modification d’un événement passé). Son héros, Jake Epping, un enseignant de 35 ans en 2011, va donc se retrouver au cœur de l’Amérique profonde en 1958. Il aura 5 ans pour empêcher par tous les moyens le futur meurtrier Lee Harvey Oswald de passer à l’acte à Dallas. Malgré un léger agacement de départ face à ce procédé de science-fiction souvent utilisé, on est très vite happé par cette plongée haletante et documentée (notamment sur Oswald et sa famille) dans l’Amérique des « happy days ». Au fil des pages, on partage avec le héros la vie quotidienne des petites villes américaines de la fin des années 50 et on suit avec impatience son parcours, des pièges tendus par le destin aux belles rencontres amicales et même amoureuses, jusqu’au… 23 novembre 1963, jour où il devra retourner vers le futur. Ce serait péché de vous en dire plus. Juste un conseil, malgré ses 930 pages, plongez vous dans ce roman. L’auteur y déploie tout son talent de grand conteur américain et confirme vraiment son statut de « King » de nos nuits blanches.

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  • Conseillé par
    3 janvier 2015

    Etats-Unis, Kennedy

    Je me faisais une joie de replonger dans la prose de Stephen King pour une intrigue autour du plus grand mystère du XXe siècle : l'assassinat de JFK.

    Mais que je me suis ennuyée pendant plus de 1 000 pages......

    Oui, il faut que l'écrivain pose les bases de son histoire et des tenants et des aboutissants du voyage dans le temps tel qu'il nous le présente : mais sur plus de 400 pages avant d'arriver au sujet qui m'intéresse, c'est long.

    Enfin, le cœur du roman arrive. Bon. Mais moi, les séries américaines des années 60, je ne les connais pas, alors quand il y a des comparaisons à chaque page, ça devient rédhibitoire.

    Toujours la passion américaine pour les voitures, et là, ça me passe carrément au-dessus.

    Tout de même, j'ai appris deux-trois détails sur Lee Harvey Oswald : son rapport compliqué avec sa maman ; son amitié avec un certain George de Mohrenschildt ; sa psychologie, un peu.

    Sur sa femme, également, émigrée Biélorusse et belle femme, qui a eut deux filles avec Lee Harvey. Vivant toujours au Texas.

    Et puis l'auteur envisage les futurs élections avec Kennedy et les suivants : aurait-il été ré-élu ? Mais bon, on se doute de la réponse.

    Au final, pas de révélation fracassante sur cet assassinat. Juste un roman américain sur les années 60.

    L'image que je retiendrai :

    Celle de George revenant dans le présent après avoir sauvé Kennedy pour découvrir un monde dévasté.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2015/01/03/31219127.html


  • Conseillé par
    28 décembre 2014

    A Lisbon Falls, la petite ville du Maine où il est enseignant, Jake Epping a ses habitudes dans la caravane aménagée en diner d'Al Templeton. Ils ne sont pas véritablement amis mais quand Al, diminué par un cancer, sent ses forces l'abandonner, c'est à Jake, fraîchement divorcé et sans attaches, qu'il confie la tâche de terminer la mission qu'il s'est donnée. Au fond du diner, une faille spatio-temporelle permet de se glisser dans le passé, en octobre 1958 plus précisément. Avant que la maladie ne l'arrête, Al voulait en profiter pour empêcher l'assassinat de Kennedy et ainsi éviter l'enlisement des États-Unis au Vietnam. D'abord sceptique, Jake finit par se laisser convaincre et part pour un long voyage dans l'Amérique des années 60. Mais le passé ne veut pas être changer...

    De l'action, de l'amour, de l'Histoire, du suspense...du sang, des cris, des larmes...il y a tout cela et bien plus encore dans cette magnifique fresque tout droit sortie de l'imagination du grand maître Stephen KING. Bien sûr, il faut laisser de côté son esprit cartésien et accepter le fait que l'on puisse faire un saut dans le passé en descendant quelques marches invisibles à l'oeil, au fond de la réserve d'une caravane-restaurant...et puis revenir dans le présent, et encore retourner dans le passé, mais en tenant compte d'un autre fait : tout retour dans le présent remet les compteurs à zéro dans le passé (comprendre que tout ce qu'on aura changé sera effacé sitôt qu'on reprendra les marches). C'est un peu confus dit comme ça mais, heureusement, le King est très doué pour rendre tout cela à la fois simple, naturel et crédible. Autre postulat à accepter : empêcher l'assassinat de Kennedy est ce qu'il pourrait arriver de mieux pour l'Amérique. Pourquoi ? Probablement parce que le jeune président démocrate n'a pas pu mener à bien sa politique, tenir toutes les promesses que ses électeurs espéraient et faire entrer le pays dans une nouvelle ère. Et plus sûrement parce les Etats-Unis dirigés par lui ne seraient pas aller s'enliser dans une longue guerre au Vietnam. Et quand on connaît le traumatisme causé par ce conflit et les blessures toujours vives qui en ont découlé, le jeu peut en valoir la chandelle. C'est en tout cas l'opinion d'Al Templeton et celle de Jake Epping puisqu'il ne met pas longtemps à se laisser convaincre.
    Une fois reconnu donc que l'on peut voyager dans le passé et qu'il est essentiel de sauver Kennedy, on peut plonger corps et âme dans le récit foisonnant de l'Amérique du début des années 60, vue par un homme du XXIè siècle. Et cette Amérique-là ne connaît pas la crise ! On peut se nourrir ou faire un plein pour quelques cents, les grosses cylindrées sont produites en séries, les filles ne fréquentes les garçons que dûment chaperonnées, la cigarette enfume les bars, les boutiques, les bus, les commerces sont florissants et les usines tournent à plein régime (quitte à polluer et empester l'atmosphère). Cependant, tout n'est pas idyllique. C'est la guerre froide, l'URSS et Cuba font peur, la menace de la bombe plane et les américains sont violemment anti-communistes. Par ailleurs, le Civil rights Act n'a pas encore été prononcé et les noirs sont victimes de discrimination. On les traite volontiers de ''nègres'' et on ne partage pas les lieux d'aisance avec eux. De 1958 à 1963, Jake se familiarise pourtant avec un pays qui est le sien sans l'être, prend goût à cette ambiance ''Happy days'', se fait des amis et va même trouver l'amour. Mais il n'est pas là pour batifoler, il a une mission, plusieurs même, puisqu'une fois qu'on a le pouvoir de changer le passé, on voudrait éradiquer le mal partout où on sait qu'il a sévit. Jake s'offre donc des détours, de Lisbon Falls à Dallas, pour éviter quelques drames et rectifier quelques torts. (Il fait d'ailleurs une incursion à Derry, croisant les personnages du roman Ça, juste après le drame qu'ils ont vécu). Concilier sa nouvelle vie et sa mission ne va pas être chose facile, d'autant que le passé lutte pour ne pas être changé et que des interrogations demeurent sur les conséquences des changements -le fameux ''effet papillon''. Alors, Jake pourra-t-il arrêter Lee Harvey Oswald à temps ? Et quel effet son action aura-t-elle sur le destin de l'Amérique ? Pour le savoir, il faudra se laisser emporter par le tourbillon du temps et de l'espace, guidé par un Stephen King au meilleur de sa forme. Ces plus de 1000 pages sont un régal que l'on voudrait déguster mais que l'on dévore à toute allure, passionné par ce voyage que l'on espère sans fin. Mais rien est éternel et il faut se résoudre à quitter ces personnages attachants, cette ambiance surannée, cette histoire qui conjugue nostalgie, émotions et frissons. Un pur chef-d’œuvre !