Conseils de lecture
Un polar déjanté mais excellent
Le ton est grunge, punk, underground! C'est violent et cru mais dans le genre c'est une réussite!
Une description de l'adolescence en marge qui bouscule.
Une analyse très fine et juste de l'emprise et de ses conséquences.
En dédicace à la librairie le mercredi 05/04 de 16h à 18h.
Mediator, un crime chimiquement pur
Illustrations de François Duprat
De Eric Giacometti, Irène Frachon
Delcourt
un scandale en images
Ce roman graphique est passionnant car il se lit comme un roman policier. Il évite grâce au travail pédagogique de vulgarisation une lecture simplifiée. On comprend également les conséquences d’un tel combat dans la vie quotidienne de cette femme médecin pour qui le serment d’Hippocrate est un engagement réel. Sa famille, ses amis, quelques collègues vont la soutenir dans cette croisade. Ce témoignage est le fruit de la rencontre entre un journaliste spécialisé, Eric Giacometti et la lanceuse d’alerte qui vont réaliser un travail d’investigations considérable. L’illustrateur, François Duprat est littéralement au service du propos et ce choix d’une bande dessinée est pertinent car la compréhension de ce scandale en est facilitée.
Elio et Lison, deux enfants intrépides et espiègles découvrent un vieux gréement émergeant à marée basse. Un bateau couvert de coraux blanchis. Piqués par la curiosité, ils grimpent tous deux à bord et
trouvent un petit coffre sculpté et une carte des fonds marins. Aidés de leur papi, gardien de phare et protecteur des océans, ils vont mettre les voiles et braver les vagues afin d’aider la sirène, une Marie-
Morgane, à sauver son monde.
En effet, la Marie-Morgane est une fée d’eau semblable à une sirène vivant près des côtes et on trouve bien des coraux dans ses eaux profondes. Elle est présente dans de nombreuses légendes bretonnes.
Un album qui sent bon l’iode, la mer, le vent.. porté par des illustrations chatoyantes et de toute beauté.
Un formidable support pour initier les petits à partir de 5ans à l’écologie, à l’importance de préserver les océans des déchets que produisent les hommes avec un supplément à la fin : deux pages documentaires
sur ce que sont les coraux et ce que nous pouvons faire pour les protéger.
Une autre vision de la déportation
Dès 1943, la Croix-Rouge britannique coordonne les premiers efforts pour retrouver les personnes disparues dans les territoires nouvellement libérés par les Alliés. L’entreprise est reprise en 1944 par les autorités militaires alliées elles-mêmes ; un Bureau central de Recherches est créé, tandis que se multiplient les initiatives de la part des organismes humanitaires.
Le service de recherches s’installe en 1948 à Bad Arolsen, au cœur des zones d’occupation occidentales et de la future République fédérale allemande, et est rebaptisé Service international de Recherches (plus
généralement connu sous ses initiales en anglais, ITS, pour International Tracing Service).
La jeune Irène, la narratrice du roman « Le bureau d’éclaircissement des destins », y trouve par hasard un emploi en 1990. Elle est française mais vient de s’installer en Allemagne. Ce travail va s’avérer une véritable vocation, elle va devenir une brillante enquêtrice.
A partir de 2016, Irène et ses collaborateurs mènent plusieurs enquêtes pour restituer des objets qui ont été retrouvés à la fermeture des camps de concentration. Ils partent en quête de la descendance de ses
propriétaires, descendance disséminée un peu partout dans le monde et qui parfois ignore tout de ce passé familial. Les objets ne sont bien sûr pas des choses de valeur mais plutôt des souvenirs intimes, tels un
pierrot de tissu, un mouchoir brodé...
Irène va rencontrer de nombreuses personnes pour les besoins de ses recherches et cela va impacter et bouleverser sa vie. Elle va se retrouver face à ses choix et son humanité. Son travail va surtout permettre de rendre son identité aux victimes des camps.
Gaelle Nohant, l’autrice de ce roman passionnant, aborde la seconde guerre mondiale sous un angle original. Une lecture très émouvante.
A lire !
Moi et François Mitterrand
suivi de Moi et Jacques Chirac, Moi et Sarkozy, Moi et François Hollande
De Hervé Le Tellier
Folio
Un petit bijou d'humour décalé
Nous sommes en septembre 1983, Mitterrand vient de passer deux ans à l’Élysée et l’auteur passe sa fin d’été à Arcachon. Il décide sur un coup de tête d’envoyer une carte postale de vacances au président de la république. Non sans un certain détachement amusant et après les félicitations d’usages, l’auteur, ne manquera pas d’évoquer le temps
qu’il fait et la nature « un peu laiteuse » des huîtres qu’il a dégusté la veille au restaurant. Il reçoit une réponse formelle et bien entendue formatée où le président le remercie et l’assure qu’il tiendra compte des remarques formulées dans sa carte « dans les plus brefs délais » et qu’il l’assure « de ses sentiments les meilleurs ». En bref, un courrier type
renvoyé à toute personne qui écrit au palais. Faisant preuve d’un réel esprit d’escalier et non sans un soupçon de mythomanie, l’auteur considère que c’est le début d’une correspondance avec François Mitterrand. Il s’ensuit un échanges de lettres toutes plus abscons les unes que les autres autres, l’auteur recevant à chaque fois la même réponse
de la part du secrétariat du président. Il finira par le tutoyer considérant qu’après tant d’échanges épistolaires, une certaine intimité s’était créé entre eux. Cette intimité le poussera même à lui demander quelques conseils conjugaux quand l’auteur aura quelques déconvenues avec sa vie matrimoniale.
L’auteur continuera avec les présidents suivants jusqu’à François Hollande avec le même à propos. C’est à hurler de rire, c’est très court et cela fait un bien fou.