- EAN13
- 9782362790430
- ISBN
- 978-2-36279-043-0
- Éditeur
- Alma Éditeur
- Date de publication
- 11/10/2012
- Nombre de pages
- 345
- Dimensions
- 18,6 x 13,7 x 2,4 cm
- Poids
- 300 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Le dossier secret de l'affaire Dreyfus
De Pierre Stutin, Pierre Gervais, Pauline Peretz
Alma Éditeur
Les faits. Le 15 octobre 1894, on arrête le capitaine Alfred Dreyfus. Il aurait livré des renseignements à l’attaché militaire allemand, Maximilian von Schwartzkoppen. Seule preuve : une ressemblance, très incertaine, entre l’écriture du capitaine et celle d’un bordereau dérobé par la Section de statistiques, le contre-espionnage français. Dreyfus est aussitôt condamné. Puis réhabilité en 1906. Pour accabler Dreyfus, la Section de statistiques constitue – en violation du droit – un « dossier secret » connu des seuls juges et caché à la défense. Au nom de la raison d’État, la Section l’augmentera régulièrement de pièces incohérentes et de faux jusqu’à ce que ses manipulations soient démasquées.
Le « dossier secret » restait à découvrir. Pour la première fois, des chercheurs le reconstituent et, plus encore, s’intéressent à sa fabrication. S’inspirant des méthodes mises au point par les médiévistes pour l’étude des procès et des archives sensibles, nos trois auteurs ont reconstitué aux archives militaires de Vincennes, le travail réalisé au fil des ans par les accusateurs obsessionnels de Dreyfus.
Les auteurs révèlent le fonctionnement et l’idéologie de ce petit groupe qui a su s’affranchir de tout contrôle au nom de la raison d’État. La Section étend son emprise, non seulement dans l’armée, mais jusque chez les décisionnaires politiques, entretenant une paranoïa de la subversion et se donnant pour mission de purifier la France du cosmopolitisme corrupteur. À la xénophobie des hommes de la Section s’ajoute l’antisémitisme et la haine des « mœurs dissolues ». À ce titre, les responsables de la Section sont aveuglés par la liaison homosexuelle passionnée de l’attaché militaire allemand (Schwartzkoppen) et de l’attaché militaire italien (Panizzardi).
Si l’on a, depuis longtemps, mis en valeur le rôle de l’antisémitisme dans la mise en accusation de Dreyfus, on n’avait jamais démontré l’importance du fantasme homophobe. Pierre Gervais, Pauline Peretz et Pierre Stutin prouvent que les hommes de la Section reproduisent inconsciemment la vieille triade de l’Inquisition finissante, selon laquelle tout traître est nécessairement hérétique et sexuellement déviant.
La correspondance des deux attachés militaires désignait leur informateur par une simple initiale : « D. » La Section trouva parmi les officiers d’état-major, soupçonnés d’être la source des fuites, plusieurs « D. » Ils choisirent Dreyfus, car pour eux seul un Juif pouvait se trouver en accord parfait avec un milieu de traîtres cosmopolites aux pratiques sexuelles jugées déviantes.
Le « dossier secret » restait à découvrir. Pour la première fois, des chercheurs le reconstituent et, plus encore, s’intéressent à sa fabrication. S’inspirant des méthodes mises au point par les médiévistes pour l’étude des procès et des archives sensibles, nos trois auteurs ont reconstitué aux archives militaires de Vincennes, le travail réalisé au fil des ans par les accusateurs obsessionnels de Dreyfus.
Les auteurs révèlent le fonctionnement et l’idéologie de ce petit groupe qui a su s’affranchir de tout contrôle au nom de la raison d’État. La Section étend son emprise, non seulement dans l’armée, mais jusque chez les décisionnaires politiques, entretenant une paranoïa de la subversion et se donnant pour mission de purifier la France du cosmopolitisme corrupteur. À la xénophobie des hommes de la Section s’ajoute l’antisémitisme et la haine des « mœurs dissolues ». À ce titre, les responsables de la Section sont aveuglés par la liaison homosexuelle passionnée de l’attaché militaire allemand (Schwartzkoppen) et de l’attaché militaire italien (Panizzardi).
Si l’on a, depuis longtemps, mis en valeur le rôle de l’antisémitisme dans la mise en accusation de Dreyfus, on n’avait jamais démontré l’importance du fantasme homophobe. Pierre Gervais, Pauline Peretz et Pierre Stutin prouvent que les hommes de la Section reproduisent inconsciemment la vieille triade de l’Inquisition finissante, selon laquelle tout traître est nécessairement hérétique et sexuellement déviant.
La correspondance des deux attachés militaires désignait leur informateur par une simple initiale : « D. » La Section trouva parmi les officiers d’état-major, soupçonnés d’être la source des fuites, plusieurs « D. » Ils choisirent Dreyfus, car pour eux seul un Juif pouvait se trouver en accord parfait avec un milieu de traîtres cosmopolites aux pratiques sexuelles jugées déviantes.
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