thriller
J'avais adoré "Meurtres pour rédemption", un coup-de-coeur-coup-de-poing de la fin 2011.
Et comme les aficionados de l'auteure me conseillaient vivement "Les morsures de l'ombre", lauréat du prix intramuros du festival Polar & Co de Cognac en 2008, excusé du peu, j'ai suivi leur conseil (vous pensez bien).
Un huit-clos : le commandant Benoît Lorand et sa geolière Lydia vont passer quelques jours ensemble, Lydia tentant de lui faire avouer le viol et le meurtre de sa soeur.
Mais Benoît n'a aucun souvenir de ce qui s'est passé le 6 février 1990. Il voudrait bien, malgré les coups de matraque, la faim, le froid et même l'arsenic dans son café. Mais il n'est pas coupable.
Pendant ce temps, au commissariat, c'est le branle-bas de combat pour son équipe qui ira de fausses pistes en révélations étonnantes, sans jamais déboucher sur un indice. La tension monte.
Et ce pauvre commandant s'en prend plein la tête pendant des jours et des jours. L'auteure ne décrit que ses plaies, mais cela suffit. Comme pour son roman plus récent, âmes sensibles, s'abstenir. Ca cogne dans tous les coins. Un travers de l'auteure ?...
Il est dommage également que les personnages secondaires aient été si peu traités. Car, à travers diverses manipulations, ce sont finalement eux les coupables. Le roman pêche un peu de ce côté. Quelques pages supplémentaires de développement n'auraient pas été de trop, à mon avis.
Ceci dit, j'ai passé un excellent moment de lecture, contrairement à Benoît.
L'image que je retiendrai :
Celle du fenestron par lequel filtre encore quelques rayons de soleil en ce mois de décembre.
http://motamots.canalblog.com/archives/2012/03/27/23510247.html
policier
Un bon premier polar français, avec les écueils qui vont avec.
Celui qui m'a le plus gêné : l'auteur balise son texte. Il est vrai que je suis une habituée des romans policiers, que je vois (à peu près) où l'auteur veut en venir. Or Valentin Musso prend le temps de décrire où il veut en venir. Inutile ! nos neurones servent à cela, c'est d'ailleurs tout ce qui fait le sel d'un polar.
Ceci étant dit, l'idée de départ est bonne, le sujet bien traité et les rebondissements tiennent en haleine jusqu'au bout.
Et puis nous sommes en visite à la fois dans les Pyrénnées et à Nice, ce qui n'est pas désagréable. Un peu dans le Nord également, mais très peu.
Certains détails de l'intrigue ne sont toutefois pas tous élucidés (dommage, mais je m'en rend compte en rédigeant ce billet, cela ne m'avait pas choqué en refermant le livre).
Et la fin inattendue et surprenante, comme j'en ai rarement lue.
Au final, un très bon "tuniraspastecoucher" à la française. J'attends votre polar suivant, Monsieur Musso.
L'image que je retiendrai :
Celle des classes de khâgnes d'un grand lycée niçois dont les élèves cachent des secrets inavouables...
http://motamots.canalblog.com/archives/2012/03/25/23497890.html
hypnose, psychologie, thriller
Où le docteur Larenz de "Thérapie" fait encore parler de lui. Cette fois, pas directement, puisqu'il est mort, mais à travers un de ses patients.
Dans ce roman, il est question d'hypnose : de la façon d'entrer en hypnose et surtout, d'en sortir.
La course-poursuite dans les locaux d'une clinique coupée du monde tient en haleine tout le long de la lecture des 270 pages du roman. D'autant plus que certains protagonistes tombent sous le couteau du Briseur d'âmes. Sans oublier les énigmes distillées ici et là et qui sont des clés pour comprendre la façon de fonctionner du tueur.
Et puis Caspar, en réalité, ne s'appelle pas Caspar. Mais comme il souffre d'amnésie, il fallait bien lui trouver un nom. Petit à petit, les événements tragiques de la fameuse nuit vont faire remonter à la surface des souvenirs pour enfin découvrir sa vraie identité.
Bref, vous ne verrez pas le temps passé à la lecture de ce thiller psychologique, à l'instar des deux étudiants courageux restés pour lire, eux aussi, le manuscrit.
Ont-ils été manipulé ? Et, pour le coup, sommes-nous, nous aussi, manipulés ?...
Je ne suis donc pas déçue de ce nouvel opus de l'auteur. D'ailleurs, j'ai un autre de ses roman qui m'attends dans ma PAL...
L'image que je retiendrai :
Celle de la clinique coupée du monde un soir de tempête de neige.
http://motamots.canalblog.com/archives/2012/03/23/23812618.html
Londres, vengeance
Bon, en fait, je vais casser le mythe tout de suite : le héros n'est pas vraiment seul contre tous. Il a avec lui : sa fiancée, son avocat, et son co-détenu de prison qui va se révéler bien utile. Car, voyez-vous, le co-détenu est en fait plein aux as et va faire hériter Danny de sa fortune après sa mort. Ce qui aide beaucoup, quand on veut se venger.
Ceci dit, j'ai adoré l'histoire de cette vengeance pas évidente au départ. Heureusement qu'il y a des gentils dans ce monde.
Il s'agit même d'une double vengeance : celle de Dany pour faire reconnaitre son innocence, et celle de so co-détenu pour faire reconnaître ses droits à l'héritage.
Quelques remarques sur les différences entre le West-End et l'East-End londonnien ainsi que sur le système scolaire anglais intéressantes.
Un bon polar bien mené avec lequel j'ai passé un fort bon moment.
L'image que je retiendrai :
Celle de Dany, simple réparateur de voitures, devenu un trader hors-pair.
http://motamots.canalblog.com/archives/2012/03/21/23734491.html
Japon, maison
Un très beau roman, trop court, sur la maison. Notre havre de paix, la prolongation de nous-même inviolable. Et pourtant.
Une femme, un jour, "viole" ce sanctuaire, faute de toit. Elle en fait pas de bruit, ne fait pas remarquer sa présence pendant plus d'un an. Un hasard - et la technologie - vont faire que Shimura-san découvrira sa présence intrusive chez lui.
Par réflexe, il appelle la police, même si il semble, par la suite, regretter son geste.
Car plus rien, désormais, ne sera comme avant. Une page se tourne pour Shimura-san, une autre se rouvre pour l'intruse. Car elle n'est pas vraiment venue dans cette maison par hasard.
J'ai beaucoup aimé les pages de réflexion sur ce qu'est et ce que représente une maison. Des pages qui ont raisonnées en moi. Le tout servi par une très belle écriture (bien qu'un peu concise, parfois).
Les images que je retiendrai :
Celle de la règle utilisée par Shimura-san pour mesurer les niveau de la bouteille de jus de fruits.
http://motamots.canalblog.com/archives/2012/03/16/23478158.html