Les vitalabri

Jean-Claude Grumberg

Actes Sud

  • 19 décembre 2014

    Il est très beau ce roman graphique. C'est l'histoire des Vitalabri, peuple de nulle part. Personne ne les aime car ils ont pour certains, le nez trop rond, pour d'autres, le nez très pointu. C'est très subjectif la question du rejet. Parfois on rejette des gens sans trop savoir pourquoi. C'est ce que connaissent les Vitalabri. Ils sont chez eux partout et nulle part, surtout nulle part.La fable prend racine là où le lecteur le souhaite, dans un pays lointain, ou proche, tout dépend de là où vous êtes vous-même. Les Vitalabri sont des gens polis, il en existe qui le sont moins, comme chez tous les gens en général, je crois.


    Les familles vitalabraises ont beaucoup d'enfants. L'aîné ne veut pas migrer, une fois de plus. De toutes façons, il n'est le bienvenu nulle part, alors à quoi bon abandonner ses livres. Des livres trouvés, récupérés dans des décharges publiques et les poubelles pivées, des livres jetés par les lecteurs lassés. La grande richesse des Vitalabri consiste à se satisfaire de peu. Alors le violon sous le bras, les Vitalabri prennent la route.

    Les indésirables Vitalabri vivent de leur musique mais les gens du pays traversé, ceux qui y étaient nés et n'en avaient jamais bougé, ne leur donnaient jamais rien. Ce sont les étriqués de la vie et le trait de Ronan Badel devient gris sombre comme pour mieux mimer leurs visages ternes.

    C'est un beau support, riche de sens et très drôle pour aborder la peur de l'autre.Les nomades continuent à faire chanter leurs violons parce que la musique est mère de toutes les joies chez ce peuple-là. Ce peuple qui accorde à la musique une place essentielle, porteuse des plus doux espoirs.La musique comme un lien social et communautaire, un moyen de dire sa condition et de transmettre la richesse culturelle.

    Publié chez Actes Sud Junior.


  • Conseillé par
    9 décembre 2014

    les yeux trop bleus ou pas assez marrons...

    « Les Vitalabri sont chez eux partout et nulle part, surtout nulle part » : trop petits ou pas assez grands, les yeux trop bleus ou pas assez marron… sans abri, sans papiers, ils passent leur vie sur les routes, avec un violon qu’ils font chanter. Mais cette fois, ils veulent trouver une patrie. Tous, parents et enfants, se mettent en route, en quête d’un endroit d'où on ne les renverra pas. Avec humour et tendresse, Jean-Claude Grumberg, auteur de théâtre, scénariste de télévision et de cinéma, nous raconte l’histoire poignante d’une famille, rejetée de tous, mais qui ne perd pas espoir. Cette fable en écho avec l’actualité, nous parle de la peur de l’autre, de la tolérance, du rejet, du racisme, en pointillés. Les illustrations, légères, faites à l’aquarelle, enchantent le récit.

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