La Gaieté

Justine Lévy

Le Livre de poche

  • Conseillé par
    17 janvier 2016

    Une femme à la mère

    Louise vit depuis dix ans avec Pablo, un réalisateur qui fourmille de projets, a deux enfants, Angèle et Paul, de 9 et 5 ans, un père philosophe, connu dans le monde entier, et une mère, dont le fantôme la hante. Après « Le rendez-vous » , « Rien de grave » et « Mauvaise fille », « La gaieté » est le quatrième livre de Justine Levy ; c’est aussi le quatrième épisode de la vie de sa narratrice. Vous pensez autofiction ? Vous avez raison. Dans ce registre, Justine _alias_ Louise tire, mine de rien, son épingle du jeu. Sur la pointe des pieds, elle revient peu ou prou tous les cinq ans nourrir les aventures de son avatar, psychanalyse à peine dissimulée derrière le paravent de la littérature. Oui, mais voilà, on a beau se dire que l’on ne nous y prendra plus, nous sommes obligés d’admettre qu’il y a un je-ne-sais-quoi d’addictifà la suivre, un truc qui nous fait basculer et qui, une fois le livre refermé, nous oblige à reconnaître qu’on a aimé.

    En apparence, l’existence de la jeune femme s’est simplifiée, rythmée par le calendrier scolaire, les courses, les activités du mercredi, les visites chez le pédiatre : enfant, ménage, dodo. Dans ce schéma volontairement primitif, seul le dimanche fait tâche : le grand vide se tient en embuscade quand les portes des écoles sont closes et qu’il n’y a ni magasin ouvert ni activité programmée. Si dans ses précédents romans, la jeune femme questionnait son rapport à la mère, dans « La gaieté », elle interroge la maternité.

    Désormais, la maman, c’est elle. Elle qui ne dort plus, qui ne vit plus que pour ces deux êtres minuscules dont elle est le centre du monde. Son cœur de femme a cessé de saigner, mais Louise découvre la peur qui vrille le ventre

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