- EAN13
- 9782252047330
- Éditeur
- Klincksieck
- Date de publication
- 05/05/2023
- Collection
- Critique de la politique
- Langue
- français
- Langue d'origine
- allemand
- Fiches UNIMARC
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-
Papier - Klincksieck 35,00
Pendant le semestre d’été 1963, Adorno a dispensé un cours intitulé Problèmes
de la philosophie morale. Il ne s’agissait nullement pour le philosophe de
Francfort de prendre, selon ses propres mots, « la posture d’un gourou » en
donnant des conseils à ceux qui auraient voulu mener une « vie juste », mais
plutôt, comme les « femmes des ruines » de l’après-guerre, de considérer ce
qui pouvait être « sauvé » des décombres de la philosophie morale pour que
celle-ci ne fût pas abandonnée à sa dilution dans la culture. Adorno engageait
là une critique approfondie de la conception kantienne de la liberté en même
temps qu’il répondait implicitement au négativisme, c’est-à-dire au pessimisme
aporétique dont on lui avait souvent fait le reproche, par une élaboration du
concept de résistance (Widerstand). Indissociable de l’effectivité de la
liberté, la résistance « contre ce que le monde a fait de nous et veut faire
de nous » découvre la force propre de la pensée critique : « la raison qui se
donne à elle-même une figure dans le monde et la raison critique qui lui fait
face ne sont pas une seule et même raison, comme Hegel voudrait nous le faire
croire » lit-on dans Problèmes de la philosophie morale. La dialectique de la
résistance contre la « vie fausse », qui innerve tout ce cours, permet de
comprendre pourquoi Adorno est resté attaché à la philosophie morale au point
d’avoir projeté d’en écrire une après la Théorie esthétique, et elle offre une
entrée décisive dans le livre princeps de 1966, la Dialectique négative.
*[22 août]: selon le calendrier julien
*[28 octobre]: selon le calendrier julien
de la philosophie morale. Il ne s’agissait nullement pour le philosophe de
Francfort de prendre, selon ses propres mots, « la posture d’un gourou » en
donnant des conseils à ceux qui auraient voulu mener une « vie juste », mais
plutôt, comme les « femmes des ruines » de l’après-guerre, de considérer ce
qui pouvait être « sauvé » des décombres de la philosophie morale pour que
celle-ci ne fût pas abandonnée à sa dilution dans la culture. Adorno engageait
là une critique approfondie de la conception kantienne de la liberté en même
temps qu’il répondait implicitement au négativisme, c’est-à-dire au pessimisme
aporétique dont on lui avait souvent fait le reproche, par une élaboration du
concept de résistance (Widerstand). Indissociable de l’effectivité de la
liberté, la résistance « contre ce que le monde a fait de nous et veut faire
de nous » découvre la force propre de la pensée critique : « la raison qui se
donne à elle-même une figure dans le monde et la raison critique qui lui fait
face ne sont pas une seule et même raison, comme Hegel voudrait nous le faire
croire » lit-on dans Problèmes de la philosophie morale. La dialectique de la
résistance contre la « vie fausse », qui innerve tout ce cours, permet de
comprendre pourquoi Adorno est resté attaché à la philosophie morale au point
d’avoir projeté d’en écrire une après la Théorie esthétique, et elle offre une
entrée décisive dans le livre princeps de 1966, la Dialectique négative.
*[22 août]: selon le calendrier julien
*[28 octobre]: selon le calendrier julien
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