Pour qui travaillent les journalistes ?, Les Albert-Londres prennent la plume
EAN13
9782815954334
Éditeur
Editions de l'Aube
Date de publication
Collection
Monde en cours - Essais
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Pour qui travaillent les journalistes ?

Les Albert-Londres prennent la plume

Editions de l'Aube

Monde en cours - Essais

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La question se pose comme un ultime coup de gueule après une crise qui met
tout le monde à bout de nerfs : « Mais pour qui travaillez-vous à la fin, vous
les pisseurs de copie, les marionnettistes de nos angoisses, les profiteurs de
nos peurs, les scribouillards prélude à la pub, les serviteurs zélés du
pouvoir, de tous les pouvoirs, économiques, politiques, vous qui confondez
communication et information... ? Vous les journalistes truqueurs de vérité,
malfrats de l'image. Vous, les menteurs, les corrompus, les donneurs de leçon
dépourvus de morale... Oui, répondez ! Pour qui travaillez-vous ? » Oser «
faire le journaliste », c'est aujourd'hui se confronter à ce questionnement,
qu'il soit explicite ou insidieux, virulent ou à voix basse. Le public exige
un mode d'emploi, une clarification, un engagement. On pourrait caricaturer
cette puissante injonction si elle n'était pas collective, quasi planétaire,
et en définitive redoutable pour les démocraties, les intelligences
citoyennes. La corporation ne peut balayer d'un revers de main la défiance
massive qui bouscule la production d'information. Mépriser, ricaner seraient
les pires des réponses. L'arrogance, une horreur. Alors le journalisme
proteste de sa bonne foi. Il se fait avocat convaincu de sa propre cause. Il a
entendu, il explique. La fausse nouvelle est son ennemi avéré. L'ardeur
salutaire à la débusquer, la dénoncer, a ses spécialistes, ses émissions, son
enseignement. Car, il y a bien là un champ nouveau de bataille des cerveaux,
humains et artificiels. Mais la connaissance aigüe des techniques du
faussaire, ne constitue pas une histoire de la peinture. L'art ne se réduit
pas à sa contrefaçon. De même l'information n'est pas exclusivement le
repérage des fake news. Tant s'en faut. Poser la question de « Pour qui
travaillent les journalistes ? » c'est ouvrir, explorer, quelques carnets
intimes, de multiples aventures, des causes, des époques, où l'instant fut ou
grand ou petit, ou digne ou mesquin... Des vies de journalistes. Certainement
pas des héros, juste les tenants d'un art de faire ancestral. Enquêter comme
le fit Hérodote. Être reporter avec ce principe vital simple, fragile et si
puissant d'aller, voir, recouper, raconter... Femmes et hommes persuadés que
le reportage est le gage déterminant d'une production de vérité. Le terrain
comme antidote de l'infox, lieu essentiel pour constater les combats à mener,
à l'instar du grand ancêtre Albert Londres, dont elles et ils sont toutes et
tous lauréats. Écoutez-les, lisez-les, la sincérité guide la plume qu'ils
plongent dans la plaie du journalisme en tentant de répondre à l'interrogation
: « Pour qui travaillez vous ?»
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