Planète interdite, Sur le voyage et la mobilité en temps de confinement
EAN13
9782815957113
Éditeur
Editions de l'Aube
Date de publication
Collection
Monde en cours - Essais
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Planète interdite

Sur le voyage et la mobilité en temps de confinement

Editions de l'Aube

Monde en cours - Essais

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Ce texte n’est pas un journal de bord. Mais il en a l’esprit dans la mesure où
la réflexion qu’il contient a été largement inspirée et influencée par un
contexte : celui du confinement sanitaire en France, en trois temps, de mars
2020 à juin 2021. Il fut écrit lors de la traversée d’une épidémie, avec ses
vagues, leurs pics et leurs creux, ses accalmies et ses passes dangereuses.
Ses flux et ses reflux, marées hautes, marées basses. Ses migrants, ses
exilés, ses réfugiés, avec ses séquestrés, captifs ou reclus, chez eux ou
ailleurs. Et puis ses déserteurs, des évadés, des naufragés, mutins ou
vagabonds, et bien sûr aussi ses disparus... Cinq milliards d’hommes furent
confinés sur la planète. La crise sanitaire a imposé une expérience
d’enfermement collectif vécue un peu comme une croisière forcée, en pleine
tempête, où les passagers, embarqués sur des paquebots ou des embarcations
plus petites, durent s’enfermer dans leurs cabines, des cales communes ou des
réduits privés, contraints à n’en sortir que pour chercher dans les soutes et
magasins les plus proches le nécessaire pour vivre, et flâner sur le pont une
heure par jour, respirer le grand air. L’auteur de ce texte l’a écrit dans ce
contexte. Ses réflexions se sont nourries en permanence des signaux du dehors
venant interférer avec le fil rouge de sa réflexion. Quels signaux : les avis
de tempêtes, les désastres annoncés et autres propos émanant des capitaines et
des gardiens de phares, médecins, politiques, journalistes, économistes et
autres. Aussi apparaissent çà et là l’expression de mouvements d’humeur et de
critiques. Elles attestent l’émotion générale d'une époque qu’on n’a pas
effacée. La mer virale s’est pour l’heure calmée et ses courants ont faibli -
pour l’instant. Mais l’intranquillité demeure, plus profonde, bien au-delà des
remous du Covid-19 et de ses effets sociaux immédiats. Un autre problème est
apparu à cette occasion, lié à la mobilité, sous toutes ses formes. C’est le
fil rouge de l’ouvrage… Quel est-il ? Anthropologue de la mobilité, du voyage
et du tourisme, le confinement fut un double choc pour l’auteur. Pour le
particulier, soudain socialement emprisonné comme un insecte dans l’ambre.
Mais aussi pour le chercheur, brutalement privé de son objet. Un effondrement,
puis la réaction, comme un coup de pied au fond de la piscine. Que peut faire
un anthropologue de la mobilité, dès lors sans emploi, face à une société
immobile ? Qui non seulement la prône, conjoncturellement, mais qui la
promeut, bien au-delà, dans le futur écologique d’une utopie. Que peut faire
un anthropologue de la mobilité ? D’une part, observer les effets d’un tel
état, d’immobilité prescrite, son sens, et interpréter ce bouleversement
social au quotidien. Et, d’autre part, s’interroger sur les impacts sociaux et
culturels d’une telle disposition : la réduction des mobilités ou l’abolition
du voyage. Au fond, vers quoi tend, politiquement, une société qui souhaite
sédentariser autant que faire se peut la liberté de mouvement de ses citoyens
?
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