Voleur de rêves

Pourquoi Patrick venu pour La Mostra, à Venise, passe ses nuits à se remémorer
les moments clés de son passé ? Que soupçonne LO ? Nous avons passé notre
adolescence dans un quartier populaire de Marseille. J’ai rencontré « LO » un
soir, à la sortie du cinéma. Ce fut le coup de foudre. Nous étions faits l’un
pour l’autre. Ensemble, nous parcourons les étapes de l’éducation
sentimentale, puis sensuelle. Une vie violente dans ce quartier, comme un
village. Encore mineurs, nous partons faire le tour de l’Italie et de la
Sicile, en stop. Vivre sur la route expose à des rencontres. On y croise de la
générosité et du danger. Avec les hippies et les « filles fleurs », nous
découvrons la liberté. Avec Florence et Rome, le choc de l’art fera naître mes
obsessions pour l’écriture et la photo, devenir un artiste, par le roman, le
théâtre et le cinéma. Une pause à Capri, un face-à-face avec la mort en
escaladant l’Etna, la nuit. L’enchantement en découvrant Venise, comme si nous
rentrions chez nous. Nous y sommes-nous aimés dans une vie antérieure ? Il a
bien fallu rentrer, changés à jamais. Bien des épreuves nous attendaient en
ces années 1968-1974 : « la parenthèse enchantée ». « On vivait d’amour et de
liberté. » On a déchanté. Vous suivrez au fil des voyages et des rencontres la
trajectoire d’une aventure humaine faite de sensualité, d’humour et de poésie…
Ce soir, à La Mostra de Venise, vais-je trouver enfin un contact qui m’ouvrira
la route vers la gloire… ?