Pour quelques pas

Les petits pas glissés d’Azzam et les longues foulées de Luce tentent de s’accorder sur un tempo exaltant aux mouvements imprévisibles. « Arrivés au bas de la rue, la jeune femme prit la piste cyclable et se mit à trottiner. Azzam se cramponna. Elle allongea la foulée, et grisé par la vitesse, le garçon se mit à rire. Il oubliait le regard des gens. La respiration de Luce lui caressait la nuque. Son souffle retombait en douces gouttelettes. Il percevait les battements de coeur de l’athlète qui frappaient au rythme de sa foulée, au rythme de son propre coeur qui lui répondait. Bientôt, la sueur perla sur le front de la jeune femme puis s’échappa de tous ses pores. Un parfum de melon enroba l’équipage. Azzam riait et riait. Ils doublèrent un cycliste qui resta coi, en croisèrent un autre qui perdit les pédales. »