Yv

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Je lis, je lis, je lis, depuis longtemps. De tout, mais essentiellement des romans. Pas très original, mais peu de lectures "médiatiques". Mon vrai plaisir est de découvrir des auteurs et/ou des éditeurs peu connus et qui valent le coup.

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1 mars 2014

Un retour dans l'adolescence et mes jeunes années d'adulte pendant lesquelles je lisais du Charles Exbrayat à tour de bras et que j'avais un peu délaissé dernièrement. Quelle erreur ! Quel plaisir de redécouvrir tout son talent d'écrivain alliant belle plume, humour et suspense. Pour le suspense, c'est vrai que depuis on a lu plus vif, mais si le dénouement n'est pas une véritable surprise (on peut même le deviner dès le début), les chemins empruntés par les policiers et par le trio Buddug-Caradog-Sioneg sont sinueux et on les suit avec le même plaisir que les chemins buissonniers. Chez Exbrayat, on déteste les raccourcis. Pour la belle plume, je pourrais vous citer un tas de superbes phrases, bien tournées, longues, avec imparfaits du subjonctif, des phrases qui sentent bon la langue aimée et maîtrisée, des personnages qui se vouvoient, qui ne s'insultent pas, qui restent toujours courtois, enfin, au moins jusqu'à l'apparition de Tante Sioneg.

Justement, venons-en aux personnages, tous hauts-en-couleurs, Sioneg en tête qui est celle qui marque le plus ce roman : "Miss Sioned Price [...] touchait à la cinquantaine. Elle ne s'était jamais mariée -au temps où cela lui eût été possible- estimant que le mariage se révélait incompatible avec cette passion de la liberté qu'elle portait en elle. Au surplus, il se serait avéré délicat de lui dénicher un époux assorti, Sioned mesurant près de six pieds [1,80m]. Parfaitement adaptée au célibat, elle vivait heureuse dans l'appartement hérité de ses parents à Glynn Street, se gavant de pâtisserie et passant tout le temps que lui laissait son métier de dactylographe à domicile, à regarder la télévision. Le résultat de ces deux activités annexes faisait que Sioneg atteignait le poids respectable de deux cent dix-sept livres [98 kg] et connaissait par cœur le pedigree et les aventures sentimentales des artistes du petit écran." (p.89) Ce sont les interactions entre les différents protagonistes et leurs comportements d'Anglo-saxons flegmatiques et courtois qui font la drôlerie du récit ainsi que le décalage produit par les deux enfants qui raisonnent comme des adultes, mieux qu'eux, même. Ajoutez à cela des situations cocasses, comme l'arrestation de Tante Sioneg dans un théâtre de Cardiff (p.192) qui tient tête à plusieurs policiers les envoyant valdinguer sur les genoux de vieilles filles offusquées et vous aurez une ambiance joyeuse et une envie de ne pas quitter cette lecture rafraîchissante.
En plus de cette qualité, Charles Exbrayat décrit bien ses personnages qui ne sont jamais mauvais (même pas le ou les coupables sauf sur la toute fin) ; ils sont un peu stéréotypés évidemment, le rural rustique, le flic éternellement amoureux (mais jamais de la même femme) et qui ne veut pas s'engager, la femme amoureuse en secret qui n'ose dévoiler ses sentiments, mais ils sont tous tellement charmants que tout passe simplement et dans la bonne humeur. Les hommes ne sont pas très glorieux, les femmes s'en tirent beaucoup mieux, que ce soit Sioneg ou même la sage-femme brièvement aperçue, ou encore la fiancée éphémère du policier et bien sûr Buddug la fillette.
Une excellente idée que de rééditer les romans d'Exbrayat : il en a écrit beaucoup et malgré l'insistance de mes jeunes années, je ne les ai point tous lus.

Marianne Sluszny

La Différence

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1 mars 2014

Recueil de nouvelles qui ont un fil conducteur : elles parlent toutes de personnages qui ont vécu pendant la guerre 14/18 en Belgique, différents protagonistes qui racontent leur guerre, leurs souffrances et leur vie d'avant et parfois d'après.
Toutes les nouvelles débutent quasiment par la même phrase : "Je suis né en ...", puis ensuite, l'auteure raconte la vie d'avant le conflit, parfois facile, parfois plus ardue, puis les années de guerre qui a broyé toute une génération. Chaque personnage des nouvelles de Marianne Sluszny est représentatif d'une couche de la population belge. A part la nouvelle intitulée "De Profundis", toutes portent en titre le prénom du personnage principal.

- "De Profundis" : une lettre à ceux qui fêteront leurs vingt ans en 2014 écrite de l'au-delà par un soldat, une sorte de "résumé" de ce conflit par celui qui le symbolise encore.
- Roger : issu de la bourgeoisie catholique bruxelloise, Roger est musicien. Depuis 1909, une loi a "aboli le système de la conscription, basé sur le tirage au sort et la possibilité pour un fils de nanti d'échanger son "mauvais numéro" contre un "bon" moyennant compensation financière pour le trouffion qui irait au service et au casse-pipe à sa place" (p.32) Roger part donc à la guerre et découvre d'abord la mixité sociale puis les horreurs des champs de bataille : "La tranchée... C'est là que je fis connaissance des poux, des rats, des odeurs nauséabondes, des urines et étrons entassés dans un seau."(p.38)
- Echo : Le plus jeune du lot, né en 1912, raconte sa vision de ce conflit : une nouvelle un peu plus légère, plus anecdotique sans doute, mais qui éclaire un pan assez méconnu de la guerre.
- Jeannette : Jeannette est jeune mariée lorsque son mari part à la guerre. Les temps sont longs et durs, il est difficile de se nourrir, de se chauffer dans les villes et villages occupés. Jeannette ne voit qu'une solution : vendre son corps à ceux qui ont les moyens de le payer : les Allemands.
- Frans : Frans est flamand, sa tête farcie des désirs d'indépendance de son pays. Il part au conflit et s'aperçoit que ce qu'on lui a raconté sur la lutte des classes entre Flamands et Wallons n'est qu'une bêtise. Une nouvelle sur la difficulté de la Belgique à faire une seule communauté, difficulté qui date quasiment de la création de ce pays et qui perdure au fil des ans
- Albert : Albert est congolais, de l'ancienne colonie belge, de l'ancienne propriété personnelle du roi Léopold II. Arrivé en Belgique en 1911, il s'engage pour tenter de vivre mieux. Il écrit sa lettre en 1934 alors qu'il vit ses derniers jours, souffrant "depuis près de vingt ans de tuberculose pulmonaire, [qu'il a] dû contracter en 1915 ou 1916" (p.92) Albert sera fait prisonnier, sera l'objet de brimades particulières du fait de sa couleur, sera interné en camp de prisonniers. En sortira, malade, construira sa vie se mariera et aura des enfants.
- Cécile : Cécile est une jeune fille de la bourgeoisie belge, qui, contre l'avis de ses parents décide de devenir infirmière. En plein milieu de ses études, la guerre commence. Elle ira soigner les blessés, les gueules cassées, tombera amoureuse, et ces années de dévouement décideront de ce que sera le reste de sa vie.

L'écriture de toutes ces nouvelles est classique assez distanciée, presque clinique ; elle décrit des faits et laisse peu de place aux sentiments, aux tourments, sauf pour Albert où là, on est en plein dans le ressenti de cet homme. C'est une méthode d'écriture qui permet de cerner au mieux les parcours de chacun, les choix ou non-choix qui ont amené les personnages en plein conflit et de généraliser leurs cas à toutes les couches de la société belge de l'époque (et sans doute encore plus largement). Ce qui au départ peut paraître déroutant sert plutôt le propos en ne le polluant pas par des questionnements intempestifs et pas indispensables. Néanmoins, Marianne Sluszny laisse la part belle à ses personnages, elle les fait évoluer et cette évolution nous permet de faire le tour du conflit de différents points de vue.
Pour finir, le titre est dérivé d'un poème de John Mc Crae, lieutenant-colonel de l'armée canadienne, cité en exergue.

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1 mars 2014

Recueil de nouvelles fantastiques, d'épouvante, peuplées de monstres, sorcières, extra-terrestres, hommes et femmes apparemment comme vous et moi et qui finalement cachent un terrible secret souvent venu du fond des âges.
-"Les furies de Boras" est la nouvelle qui ouvre le livre, dans laquelle des jeunes filles quittent une boîte de nuit pour se rendre dans la forêt continuer la fête, une fête très particulière avec des codes et des rôles bien définis.
- "Le vœu de l'homme brisé" : lorsque Bjarne voit les premiers soldats monter vers sa ferme, il décide de la quitter avec sa belle-mère et ses deux jeunes filles. Une nouvelle terrible, qui se déroule en des temps anciens, parmi mes deux préférées du bouquin, qui joue avec les contes et légendes suédois.

- "Joue avec Liam" : un jeune garçon à l'imagination débordante nourrit en cachette des adultes un denonychus (un dinosaure, évidemment !)que lui seul voit
- "Trois semaines de bonheur" : une jeune femme vit dans des conditions particulières très proches de celles des poissons qu'elle élève et vend
- "Un point sur Västerbron" : cent cinquante et une personnes convergent vers un pont dans l'idée de se suicider en se jetant dans l'eau (l'autre nouvelle que je préfère)
- "Encore ! Plus fort !" : deux amants cherchent à atteindre le point culminant de leur sexualité, espérant une Expérience de Mort Imminente
- "L'escalier de service" : Elvira Wallin souffre de cauchemars ; sur les conseils de sa mère, elle consulte le docteur Lohrmann, qui dans ces années de début du XX° siècle envisage une thérapie nouvelle : écouter en prenant des notes les patients couchés sur un divan.
- "Le bourreau blond" : où l'on retrouve l'une des jeunes filles de la première nouvelle appelée à effectuer une mission.
Entre chaque nouvelle, un petit texte, appelé Fragment et suivi d'un numéro dans lesquels reviennent certains personnages des nouvelles, telles Sofie des Furies de Boras qui revient dans deux ou trois Fragments et dans l'ultime nouvelle.
Je ne suis a priori pas amateur du genre horrifique et/ou fantastique et pourtant, force m'est de constater que ce bouquin est fort réussi. Les nouvelles sont efficaces même lorsqu'on ne sait pas où nous emmène l'auteur, ce qui fut le cas très régulièrement avec moi, peu connaisseur du genre. La narration est rapide, sèche, beaucoup de phrases courtes, des descriptions a minima mais néanmoins très visuelles ; Un Point sur Västerbron en est un bel exemple tant on pourrait avoir l'impression parfois de lire un rapport officiel mais qu'on ne peut lâcher, attiré par cet étrange phénomène de suicide collectif entre des gens qui n'ont rien en commun. Pas mal de détachement assez aisé grâce au côté irréel des histoires et grâce aussi à un humour noir, parfois dur mais qui tire quand même des sourires : "Alexandra offre des friandises. Des petits paquets noirs au goût de goudron. De la marchandise très haut de gamme. Un jour, Sofie en avait fait goûter une bonne dose au rottweiler d'un toxico. Le journal "L'Expressen" avait consacré deux pages à l'affaire, sans jamais préciser que le "clébard" avait essayé de baiser son maître tout en lui dévorant le visage."(p. 15)
À chaque fois, même lorsque l'histoire me plaît un peu moins, Anders Fager réussit quand même à m'intéresser à l'ambiance, le contexte qu'il installe et j'aime bien cette idée que l'on n'est pas vraiment dans un recueil de nouvelles puisqu'elles sont plus ou moins liées entre elles, par des détails, des personnages communs et qu'on n'est pas non plus dans un roman ou alors un roman avec des chapitres qui n'auraient rien à y faire, totalement déconnectés du reste de l'histoire. Si vous aimez sortir des sentiers battus, si vous aimez ne pas lire toujours la même chose, laissez-vous tenter par ce recueil, publié par les éditions Mirobole, qui ont un catalogue très atypique et alléchant.

Héloïse d'Ormesson

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1 mars 2014

Gilles Paris n'est pas un écrivain prolifique : quatre livres en un peu plus de vingt ans ; tous ont en commun d'être le point de vue d'un enfant. Je n'ai pas lu "Papa et maman sont morts" (1991), par contre j'ai lu et aimé "Autobiographie d'une courgette" (2002) et "Au pays des kangourous" (2012). Dans ce quatrième roman, il utilise le même procédé, à savoir raconter une histoire vue par les yeux de son enfant-héros. Avec tout le respect et l'amitié que j'ai pour Gilles, je dois dire que le début m'a un poil ennuyé et que j'ai eu du mal à entrer dans son histoire. Les cent premières pages tournent un peu dans le vide une fois passées les présentations des personnages et des lieux, se répètent au point que je me suis demandé si j'allais pouvoir finir le livre. Je me disais également dans mon for intérieur que Gilles pouvait passer à autre chose, qu'il tournait un peu en rond.

Je tiens à préciser que de prime abord, je ne suis pas fan des livres racontés par des enfants, je trouve le procédé parfois facile et souvent surexploité pour faire passer des approximations, pour ne pas aller au fond des choses, écueils que Gilles Paris avait su largement et finement éviter avec ses autres romans. Certes, là il aborde des thèmes très actuels comme l'alcoolisation des jeunes, la difficulté de vivre avec des parents divorcés, la non-difficulté de vivre avec deux adultes de même sexe qui s'aiment, ... mais c'est fait assez timidement. Voilà où j'en étais en passant la page 98 du livre, car là, enfin, le livre débute, et Gilles de dérouler son histoire avec ses secrets de famille bien enfouis, avec des personnages qui enfin agissent et prennent corps, grâce à l'apparition de la baronne Hedwige, le rôle qui fait passer ce roman dans la catégorie de ceux qu'on veut finir absolument. Là, enfin, Victor prend conscience que sa famille a une histoire pas forcément simple et qu'il doit la découvrir pour avancer et faire avancer les siens. Là, enfin, Gilles Paris installe un suspense (pas intense, on n'est pas dans un polar) et des situations extra-ordinaires, irrationnels. Et là, enfin, je retrouve tout le plaisir que j'ai déjà eu à le lire précédemment, toute la tendresse qu'il a pour ses personnages, qu'ils ont entre eux, de l'amour, de l'innocence -d'aucuns diront de la mièvrerie, ce que j'aurais pu dire s'il n'y avait eu ce tournant dans le livre, mais justement, je trouve que G. Paris sait éviter cette facilité avec justesse. Certains passages sont très réussis, notamment l'entrée non autorisée dans la Villa Cyrnos qui m'a fait inévitablement penser à Le château de ma mère de Marcel Pagnol : "La voix résonne dans mon dos et me terrifie. Je sens mes jambes trembler. De toute façon, je n'ai pas le choix. Je me retourne. Un vieil homme barbu, en short et tee-shirt tout taché, casquette enfoncée sur la tête et sandales aux pieds, me fait face, un râteau à la main. Justine et Gaspard se sont collés à moi." (p.123)
Pour résumer, un roman un peu bavard au départ qui, heureusement trouve son rythme en seconde partie qui sauve largement l'ensemble. Très plaisant, humour et tendresse à toutes les pages (à partir de la 98, j'insiste). Malgré mes réserves, de jolies vacances à Roquebrune à partager.

18,00
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1 mars 2014

C'est un roman assez original que je tiens en mains : une saga familiale construite par petites touches marquantes ; il faut aussi tenir compte des ellipses pour bien la saisir dans son entièreté. Le début est une description de la maison de Carolles, en Normandie et de ses environs, avec des phrases qui m'ont enchanté, ce qui fut d'excellent augure pour la suite : "Ce sont ces airs des maisons du Cotentin où l'odeur de pluie se mêle à la mer. La végétation est sucrée et spongieuse. Et le bleu du ciel possède toujours ce petit gris-lumière." (p.11) Entendez-vous cela, "une végétation sucrée et spongieuse" ? Le reste du roman est à l'avenant, poétique, mélancolique, dur, cruel, pas très gai mais d'une tristesse rendue lumineuse par l'écriture de C. Renédebon.

Etonnamment construit avec de multiples narrateurs, on passe, en tant que lecteur, par les yeux de chaque membre de la famille à un moment ou un autre. Parfois, on peut voir le même lieu ou vivre le même événement de deux manières différentes, notamment cette fameuse maison que le père vénère, celle dans laquelle il trouve quiétude et plaisir et celle qui n'est que contraintes et déceptions pour le reste de la famille. Les chapitres racontent simplement la vie d'une famille qui n'est pas heureuse d'être une famille : chacun vit indépendamment des autres. Michel, le père, marié à Armande a des maîtresses (a même un enfant illégitime avec Annabella la maîtresse en titre). Armande vit mal ses grossesses, déprime après la naissance de son second enfant, Florence, et aucun des deux n'a de fibre parentale : "L'enfant, elle, ne fait que geindre toute la journée, ne sachant comment téter sa mère. Mais c'est la nuit que tout cela cogne dans la tête. Armande ne le supporte pas. L'enfant grimace, rouge, se tord sans répit. L'enfant est une écrevisse bouillie. C'est le lait maternel qui est vicié : si elle régurgite ce blanc acide, il faut sevrer." (p.32/33) Les gestes des parents sont là, purement techniques, hors de toute tendresse. C'est alors qu'Armande fait la connaissance de Gilda qui viendra s'occuper de la maison, des enfants et qui accessoirement passera dans le lit du père, puis restera dans celui de la mère. Claude, le premier enfant ne vivra que pour la réussite, dans les études d'abord, puis dans sa vie professionnelle ensuite, sans une pensée pour les siens. Florence, la petite fille à sevrer sera toute sa vie au bord de la déprime, révoltée contre son éducation qu'elle a ressenti comme violente envers elle ; c'est elle, qui sera le plus souvent la narratrice. Tous deux, ainsi que Dionis, le fils illégitime feront tout pour sortir de ce poids de la filiation.
Je n'aime pas les sagas familiales, souvent trop romanesques, sucrées : là, on en est très éloigné, l'auteure nous montre une famille qui n'en a que le nom, chacun se construisant et se détruisant en regard des autres membres de la famille, les dernières pages concernant l'héritage finissent de faire exploser le peu qu'il restait de liens entre eux. Moi qui suis d'une grande famille unie (avec ses hauts et ses bas, ses affinités et ses désaccords possibles ou réels), très attaché aux liens qui nous lient, je regarde cela comme un triste spectacle en sachant qu'il peut être la réalité pour certains, alors je savoure d'autant plus mon bonheur d'être dans une famille soudée et aimante.
Revenons à ce roman, et particulièrement à son écriture dont j'ai déjà un peu parlé (que ce billet est décousu !) : phrases courtes, acides, cruelles, elles vont au plus court et au plus profond des êtres qu'elles décrivent ; elles savent se faire plus douces et poétiques lorsqu'elles décrivent un paysage, notamment la baie du Mont-Saint-Michel ou un jardin. Un premier roman réussi tant dans le fond que dans la forme.
Une petite explication pour finir : "Bienaymé-Tchebychev" est le nom d'un théorème de probabilité qui permet d'évaluer le résultat d'une expérience aléatoire. Il éclaire le sort qui sera réservé à la maison de granit qui cristallise les secrets de la famille Daguer, dans la baie du Mont-Saint-Michel" (4ème de couverture). Théorème nommé "d'après les mathématiciens Irénée-Jules Bienaymé, qui fut le premier à le formuler, et Pafnouti Tchebychev, qui le démontra"(source : Wikipédia)