Stéphane R.

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13 mai 2020

Un brouillon

L'idée de départ, c'est de démontrer qu'il y a un retour de l'ancien régime. L'hypothèse mérite d'être étudiée, mais le livre est vite écrit, certainement sous le coup de l'émotion et manque de profondeur d'analyse. On s'y perd dans le dédale des réflexions de l'auteur et on a du mal, une fois le livre refermé à saisir sa démonstration. On attend mieux de Régis Debray. C'est un brouillon qui aurait mérité d'être affiné avant d'être publié.

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13 mai 2020

Décevant

Ce livre est surprenant à la fois dans sa construction et dans le message qu"il est censé délivrer. Je m'attendais à une toute autre histoire qui aurait mêlé les deux familles. Tour à tour, on a de compassion pour beuzaboc, puis du dégout pour son imposture. Enfin, on se met à comprendre sa démarche, le respect qu'il a pour les résistants, ce désir de vivre par procuration le courage qu'il n'a pas eu, pour sa fille, puis les remords qui l'assaillent, mais c'est le malaise qui persiste une fois que l'on a terminé l'ouvrage. On cherche la morale de l'histoire, le point de vue. Les cartes sont brouillées et il est bien difficile de se dire qu'après l'ère des témoins, seule la mémoire persiste, mais quelle mémoire ?

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13 mai 2020

Entre Histoire et mémoire

Ce livre est intéressant à plus d'un titre. D'un part, il exhume une page de l'histoire méconnue de la Corrèze car enfouit au fond une mémoire locale que l'on devine mal à l'aise. En effet, derrière l'histoire tragique de la Résistance locale et de la répression nazie envers les populations locales se cache l'histoire plus banale et anonyme des rafles, déportations et autre exécutions sommaires commises sur des "étrangers" de la région, souvent des juifs lorrains. D'autre part, il a le mérite de montrer la complexité du travail d'historien, qui, partant de presque rien essaye de reconstruire le puzzle des évènements entre devoir, hasard, rencontres, mémoires, doutes, archives. Enfin avec une certaine pédagogie, il réussit la concordance des temps entre passé et présent et arrive à prendre de la hauteur à relier la petite et la grande Histoire. Il lui manque peut-être un style littéraire, mais en tout cas le livre mériterait d'être plus connu et étudié au collège ou au lycée car il permet d’aborder beaucoup de thèmes qui vont de la Résistance à la Shoah en passant par la mémoire et l'histoire.

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12 mai 2020

Un question d'actualité.

En cette période trouble ou chaque citoyen s'accroche à sa propre conception de la laïcité, ce livre fait du bien à la tête afin de rétablir un peu de sérénité dans les débats. Comme la laïcité n'est pas juridiquement définie, on a bien besoin des philosophes, sociologues et historiens pour y voir plus clair et prendre un peu de hauteur dans la jungle des propos partisans. Le chapitre 5 : « la liberté et son école » permet de poser le sens de l’idéal laïque et le 11 : « l’enseignement laïque » donne des pistes sur la déontologie laïque de nos jours.

9,40
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12 mai 2020

Une morale discutable

J'ai été gêné par la violence sans retenue que véhicule ce roman. Après une panne aussi inexplicable qu'improbable d'énergie, les humains n'ont plus aucune éthique, se comportent comme des animaux, s'entretuent et fuient les villes devenues une jungle à la mad max. François, le héros autoritaire, décide d'aller fonder une communauté type moyen age dans le sud de la France. On pourrait considérer cette histoire comme une métaphore du monde moderne dont l'auteur voudrait dénoncer les excès. Néanmoins lorsqu’on apprend que l'auteur à écrit ce roman en 42 et qu'il était plutôt pétainiste, on comprend qu'il s'agit en réalité d'un roman de propagande qui vante le retour à la terre, au patriarcat, aux valeurs ancestrales, ce qui est beaucoup plus gênant.